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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/184

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L’ÉCRIN DU RUBIS

volutes de dentelles ; c’est un frémissement de volants de culottes sur des transparences d’ivoire cerclées au jarret de l’éclat amorti de jarretières Pompadour ; ce sont des rondeurs suaves cambrées dans des gaînes fendues sur un sillon d’ambre ; des agenouillements parmi le murmure embaumé des voiles, des bustes à demi-nus infléchis sur des visages pâmés, des chevelures mouvantes sous les tourbillons d’ombre des jupes affaissées. Sous mes yeux montait l’extase de cette volupté d’images, de cette délectation du De figuris où de jeunes femmes se faisaient l’abandon réciproque du mystère de leur chair à travers les enchantements ineffables du paradis de leurs atours secrets.

Il n’est pas jusqu’à ces belles publications de la Mode qui ne soient un piège à notre sensualité et ne nous entraînent à la délectation morose. Confiées pour leur exécution à des artistes spécialisés, ce sont maintenant de pimpants recueils qui ouvrent à l’esprit toutes grandes les portes closes jusqu’ici des alcôves, des boudoirs et des cabinets de toilette.

Du chapeau au soulier, des bas à la chemise, la Femme d’aujourd’hui se dévêt dans la rue et de son pied cambré comme le sabot d’un faune nous lance au visage à travers les étalages de lingerie et les pages des albums de