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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/222

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L’ÉCRIN DU RUBIS

imagination : « Toute jeune ; les jupons ; la soie ; les parfums ; les genoux des femmes ».

Mais, hélas ! les jupons, ces vagues de dentelles qui étaient au désir comme l’onde mystérieuse où plonge le pêcheur de perles, ne bercent plus autour des infléchissements de nos courbes secrètes les nostalgiques rêveries d’Édens inconnus ! C’est certainement de ce regret d’un monde d’illusions évanoui que se gâtait le plaisir de M. de Waleffe égarant un œil furtif sous la jupe de son charmant vis-à-vis, par delà sa jarretelle à boutons de diamant.

Car la séduction de la robe courte, par tout ce qu’elle a mis de jeunesse libertine et d’ingénuité perverse dans notre silhouette, eût été irrésistible dans le cadre de ces atours que le déshabiller de naguère offrait à nos mains idolâtres, et que les retroussés d’une galante audace livraient dans la rue et les lieux mondains à la joie des yeux. Les scrupules de la décence n’avaient pas pour mesure la longueur de la robe. Honni qui eût mal pensé d’une échappée de vue sur le fond chatoyant de nos jupons jusqu’au ruban dont le nœud fronçait au genou l’Irlande ou la Valenciennes d’un pantalon de lingerie, ou jusqu’au camée agrafant au jarret, sur des bas de soie gris perle lamés d’imperceptibles filets or, le bracelet d’une culotte de crêpe noir, ou la manchette de Chantilly d’une culotte de satin blanc.

Elle eût été, dis-je, irrésistible la Mode d’à présent, si