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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/226

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L’ÉCRIN DU RUBIS

faire de son corps un marbre irréprochable dont sa peau a du Paros le grain éblouissant, elle a, en dépit de l’opinion de Th. Gautier, « plumé les ailes »

De la colombe de Vénus ;

au mont sacré non plus que sous l’aisselle ne frise la tache fauve

Du cheveu que rien ne rend droit.

Ses sourcils soigneusement épilés dessinent d’un trait de khol la ligne menue d’un arc allongé ainsi que sur les figurines japonaises, au-dessus de l’œil étincelant et doux abritant son éclat derrière une paupière cillée à miracle, dans le large halo d’un mokoheul violacé. Comme firent pour certain bal la jeune Duchesse d’Uzès, et Mlle de Yturbi, Mme Archdeacon et Mlle de Clermont-Tonnerre, la Princesse Galitzine et la Marquise de La Torre, et quelques autres beautés, marraines de la perruque de couleur, Nicole a sacrifié sa chevelure au dessein d’assortir sa figure au ton de sa toilette sous des perruques de soie mauve rose, or, rose thé, bleu de roi, acier bruni, jade ou rubis. Son visage est le chef-d’œuvre d’un artiste de ce temps, et la nature est loin de rivaliser avec la fraîcheur de son coloris de poupée. Les ongles de sa main s’harmonisent à ses bijoux comme ceux-ci à ses robes, dans toutes les teintes des gemmes précieuses, rubis aujourd’hui, demain saphir ou émeraude. Quand