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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/62

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L’ÉCRIN DU RUBIS

sinait de la nervure de ses plis chiffonnés. C’est là, à l’intersection des lignes iliaques qui portaient l’entablement du bassin, c’est là à ce carrefour où se faisait la croisée des lieux du péché, que je rivais mes yeux sur le sillon tracé par la fente diabolique.

Mue à cet instant par je ne sais quelle divination soudaine du bonheur qui me tenait sous toi, et qu’accusait le silence où se prolongeait mon extase dans l’enivrement des discrètes haleines de tes voiles, Alice, blonde amie, t’éveillant au mystère des chastes voluptés qui, depuis et tant de fois, ont mêlé nos jeunes imaginations dans les mêmes délires, je te vis passer de l’innocence de ce que tu n’avais cru qu’un jeu au trouble qui t’associait à ma jouissance. Car le viol délicieux de mes yeux fait à l’intimité de tes dessous venait de te révéler les fins sensuelles de notre secrète parure. Un monde d’images qui, à ton insu, s’étaient depuis longtemps associées aux naïves curiosités de ta toilette de chaque jour, s’éclairait soudain pour toi à la flamme de mon désir dont tu te sentais brûlée à travers le pudique rempart de tes jupes et de ce pantalon ensorcelant. Tu me les as confessées depuis ces indiscrétions surprises par ton regard dans la glace en t’habillant, ta confusion à trouver un charme singulier en certains de tes gestes, ta complaisance à t’y attarder parfois dans ta chambre bien close, le combat de ta pudeur rougissante et d’une séduction étrange devant la brèche béante de ton inex-