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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/305

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AU PAYS DES PARDONS

doucement, quoique la mer fût agitée ; et à l’arrière de la barque se tenait un ange blanc, les ailes éployées en guise de voiles.

« L’ange dit à la sainte :

« — Monte, afin que nous appareillions, car les temps sont proches. »

« — Où prétendez-vous me conduire ? » demanda-t-elle.

« Il répondit :

« — Le vent nous mènera. La volonté de Dieu est dans le vent. »

« Ils voguèrent du côté de la Judée, prirent terre dans le port de Jérusalem. Quelques jours plus tard, Anne accouchait d’une fille que Dieu destinait être la Vierge. Elle l’éleva pieusement, lui apprit ses lettres dans un livre de cantiques, et fit d’elle une personne sage de corps et d’esprit, digne de servir de mère à Jésus. Sa tâche terminée, comme elle se sentait vieillir, elle implora le ciel, disant :

« — Je me languis de mes Bretons. Qu’avant de mourir je revoie ma paroisse, la grève, si