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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/46

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SAINT-YVES, LE PARDON DES PAUVRES

par l’escalier du grenier descend un pas lourd, le pas de quelqu’un « qui serait en bois ». Il résonne maintenant dans le corridor. Une porte s’ouvre, un cri part. Et c’est ensuite une plainte longue, entrecoupée de hoquets, comme un râle. Est-ce chez le recteur ? chez le vicaire ? Il sera toujours temps d’y aller voir. Un malheur ne s’apprend jamais que trop vite. Et la servante se tient coite, la face au mur, avec une sueur d’épouvante qui lui ruisselle par tout le corps…

Lorsqu’on entra le lendemain, au petit jour, dans la chambre du recteur, on le trouva dans son lit, mort, et la couverture ramenée sur le visage.

III


Est-il besoin d’ajouter que tout cet ensemble de superstitions auquel le culte d’Yves le Véridique a donné naissance n’est — aux yeux même