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Page:Le Nismois - L’Armée de volupté, 1900.djvu/193

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mée commandante du quartier Monceau, et peu après intendante générale, avec la grande maîtrise d’autorité.

Lucine, Lucette, Lucie, étaient les dignes descendantes de cette longue lignée des Callacini, de l’amour desquelles on ne guérissait que par la mort ou la claustration dans les ordres les plus sévères.

Toutes les trois cependant procédaient de façon bien différente et arrivaient aux mêmes résultats : on ne pouvait plus les oublier.

Avec Lucine, c’était l’amour enveloppant, répandant sur l’amant l’alanguissement et la torpeur intellectuels, avec l’effroi du vide, de la solitude, la maîtresse aimée s’éloignant ; avec Lucette, c’était l’amour fougueux, bouillonnant, s’exaltant, emportant, jetant l’homme dans une surexcitation perpétuelle, où brusquement les nerfs se tendaient, se disloquaient semblant donner la mort à l’esprit même et où l’affaissement succédant à l’exaspération permettait de croire à la fin de tout sentiment ; avec Lucie, c’était l’amour vainqueur de toute faiblesse, l’amour dominateur et dompteur de toute