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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/189

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vint, avec ses somptueuses draperies crépusculaires, puis, du levant, la ténèbre envahit tout. Je rentrai.

Rubbia dormait. Je ne voulus la réveiller et bus un peu d’alcool pour dissiper un incompréhensible malaise. Jamais je ne m’étais senti si seul et si faible. Faible devant quoi ? Je ne savais.

Je revins voir Rubbia. Elle s’était réveillée :

— Paul, je suis mal, excuse-moi de ne pas dîner.

— Que veux-tu prendre ?

— Rien, j’ai les nerfs si agacés que tout m’irrite.

Ses yeux flambaient étrangement, et je lui confiai :

— Ma chérie, je suis un peu comme toi, je vais donc aller me promener dehors un moment, puis je monterai au-dessus et m’y placerai comme un veilleur. Comme cela je ne te dérangerai pas.

Au mot veilleur elle eut un sorte de crispation du visage, mais ne dit mot.