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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/190

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Il était neuf heures. Je m’en allai dans le jardin et j’eus du plaisir à rêver solitairement sur un banc.

J’entendis dix heures sonner à l’intérieur de la maison, tant le silence était parfait.

La fraîcheur naquit. Je grelottai. Peut-être Rubbia s’était-elle enrhumée ainsi, elle qui aimait tant songer dans la nuit. Je revins au gîte.

Le grenier où j’avais élu domicile pour laisser ma maîtresse reposer en paix était une grande pièce vide, avec deux vastes fenêtres se faisant face, une au Nord, l’autre au Sud. J’avais, je ne sais pourquoi, monté les pistolets automatiques de la chambre. Je m’assis d’abord sur une chaise, apportée de la salle à manger, et je regardai le ciel étoilé, la campagne muette, le mystère né de toute obscurité.

Une heure passa. Maintenant une nervosité irritée me tenaillait les muscles, j’avais envie de faire de la gymnastique, de courir, de sauter, de me battre. Levé, je me mis à ambuler de long en large. Le grenier par