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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/86

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Elle aspira deux ou trois fois la fumée, la renvoya en anneaux bleus, puis d’un geste de colère jeta la cigarette. Je vis ses mains nerveuses se fermer et s’ouvrir. Son pied fit un pas de théâtre, étiré à la façon des pointes de danseuses. Soudain sa jambe droite écartée revint se plaquer sur l’autre, sèchement, prenant la soie entre les deux mollets serrés.

Alors, elle dit, d’un ton que je n’avais jamais entendu, où passaient une sorte d’impatience, de colère et de désir :

— Paul !

Je demandai :

— Ma chérie ?

— Viens !

Je m’approchai.

— Plus près !

Je vins à la toucher, docile et sans réflexion, l’esprit occupé par une prochaine discussion d’affaires.

Ses deux mains me prirent aux épaules, elle m’aplatit sur son corps tendu, aussi vio-