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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/87

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lemment qu’un amant étreint et possède sa maîtresse, et…

— Elle le devint ?…

— Tu l’as dit. Mon étonnement dura, on peut le croire, assez peu. Mais enfin il exista, et c’est bien la preuve qu’au sens ordinairement admis je n’étais pas amoureux d’elle. Toutefois, si je puis dire, il y eut alors une réaction singulièrement puissante. Si Rubbia se conduisit d’abord en bacchante, je ne tardai donc pas, pour faire honneur à la caste mâle, de surmonter la stupeur annihilante du début, au bénéfice d’une attitude « combative ». Et sans doute toute une force refoulée en moi depuis longtemps s’extériorisa-t-elle d’un trait, car j’eus le dernier mot. Il ne faudrait pas croire que ce fût facile.

 

Rubbia devint ma maîtresse et nous nous aimâmes de ce jour avec une fougue magnifique. Il y eut d’ailleurs, les premiers temps, entre nous une sorte de lutte pour la suprématie qui ne laissa pas de corser nos joies. La femme molle et docile de naguère deve-