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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/131

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LA PITIÉ

songé à cela, Jacques. Si j’allais me tuer… quels remords pour toi !

Jacques, révolté.

Des remords ! Ah ! jusqu’au dernier moment, tu resteras la même, toujours prête à menacer, toujours cruelle.

Germaine.

Tes yeux me regardent comme ils ne m’ont jamais regardée.

Jacques, sans colère.

C’est qu’il y a des instants où je t’aperçois telle que tu es.

Germaine.

Et tu me détestes ! Mais pourquoi, mon Dieu ! Pourquoi ?

Jacques.

Parce que tu es méchante, parce que tu n’aimes que le mal, parce que tu accumules les ruines autour de nous, parce que ta grand’mère a dû s’enfuir, et que Robert ne verra plus celle qu’il aime, et que Marie-Anne pleure. Tout ce que tu fais, tu le fais par méchanceté. Tu es méchante. (Germaine baisse la tête, brisée).

(Un silence).