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LA PITIÉ

Germaine, hors d’elle.

Oui, pourquoi ? la porte est ouverte ! personne ne te retient !

Jacques.

Bien des choses me retiennent.

Germaine.

Quelles choses ? Réponds, c’est l’heure de me dire la vérité.

Jacques, après une seconde, la regardant profondément.

J’ai pitié de toi, Germaine.

(Un silence).
Germaine, répétant à voix basse.

Pitié de moi !

Jacques, lentement.

Oui, c’est par pitié que je reste. Aux instants les plus cruels, lorsqu’un élan de révolte me pousse à briser l’entrave qui me lie, lorsqu’un seul effort me suffirait pour être heureux et libre, je pense à ce que tu souffres, et je reste… parce que j’ai pitié de toi…