Aller au contenu

Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

83
LA PITIÉ

Germaine, violente, à mi-voix.

Mais je ne te permets pas…

Jacques, s’animant.

Tiens, en ce moment, je devrais te voir telle que tu es, n’est-ce pas, les dents serrées, les poings crispés, prête à crier et à m’insulter… Non, je pense à ton chagrin, et je vois tes yeux, tes pauvres yeux où passent des lueurs d’égarement. Tu me défies de rompre ; tu veux savoir si la colère va me jeter enfin hors de cette vie infernale… Moi, je pense à ta douleur, et j’ai pitié de toi.

Germaine.

Non, non, tu mens… je te connais… Si tu n’es pas parti, c’est par lâcheté.

Jacques.

Par pitié, Germaine, une pitié déprimante qui me courbe sur toi, comme sur une malade dont on excuse les caprices et les folies.

Germaine.

Une malade ? et en quoi, je te prie ?