Aller au contenu

Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

84
LA PITIÉ

Jacques.

En ce que tu fais le mal sans le vouloir. Ce n’est pas de ta faute. Ce sont tes nerfs, tes instincts qui ordonnent.

Germaine, ricanant.

Alors, c’est malgré moi que je te traite comme tu le mérites.

Jacques.

Tes insultes n’ont pas plus de valeur que les paroles échappées au délire de la fièvre. Lorsque tu ouvres cette fenêtre pour que personne n’ignore que tu m’appelles fourbe et canaille, comment ne plaindrais-je pas celle qui peut accomplir une telle action ! Celle qui ne peut pas ne pas l’accomplir ! (Se penchant sur elle). L’autre jour, tu te souviens, quand tu as brûlé ce manuscrit, à peine me suis-je indigné. Non, je te regardais avec effroi, ainsi qu’on regarde quelque chose de monstrueux.

Germaine.

Comme tu me détestes !

Jacques.

Moi ? Est-ce qu’on en veut à une femme d’être contrefaite, aveugle ou sourde ? Tu es plus disgraciée encore, tu es inconsciente.