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Page:Leblanc - La Pitié, 1912.djvu/96

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LA PITIÉ

(Un silence. Il répète plus bas). Comme du poison qui vous engourdit et vous rend lâche. Il semble que tout l’être s’anéantit. On tremble de faiblesse et d’attendrissement. Oh ! quelle torture !

(Un silence).
Germaine, la voix lente et sourde.

Alors, c’est cela le fond de ton cœur ? Quand je croyais à un peu d’affection et d’attachement, c’était cela ?

Jacques.

Tu m’as interrogé, j’ai répondu.

Germaine, plus âpre.

Il ne fallait pas répondre, Jacques. Il ne fallait pas dire la vérité ! Est-ce que l’on dit à une femme que l’on a pitié d’elle ?… (Rageusement). Oh ! cette pitié méprisante…

Jacques, doucement.

Germaine !

Germaine.

Ah ! voilà… encore ! mais j’aimerais mieux des coups que ce ton de douceur…