Aller au contenu

Page:Leblond - Leconte de Lisle, 1906, éd2.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pétrarque, Villani, etc., et surtout les historiens ecclésiastiques eux-mêmes, Roderick, Gerson, saint Augustin, « l’historien catholique Ranke d’après lequel on estime à plus de 10 millions le nombre des victimes humaines égorgées par le christianisme » — voire de copieux extraits des bulles :


La bulle Admonet nos dit que dans 22 couvents de Frise… le libertinage entre moines et nonnains, la corruption de la chair et beaucoup d’autres excès et vices qu’il est honteux de nommer, s’étaient multipliés d’une façon effrayante. Beaucoup d’entre ces nonnes vivaient charnellement avec leurs supérieurs ecclésiastiques comme avec les moines et elles accouchaient dans leurs couvents mêmes des fils et des filles qu’elles avaient dans leur commerce illégitime ou incestueux avec les moines et les prélats. Ce qu’il y a de plus déplorable, c’est que quelques-unes se font avorter et que d’autres tuent leurs enfants déjà venus au monde. Les chanoines entretenaient des concubines et des petites filles sans nombre…

en transcrivant en regard le texte sacré : Fornicantur etiam, etc…

Leconte de Lisle a conçu son Histoire du Christianisme dans le même esprit que Flaubert son Bouvard et Pécuchet : c’est un catalogue des édifiantes sottises des écrivains ecclésiastiques, tels Fleury, surtout le si savoureux abbé Guyot, qui écrit à propos de Simon le Magicien précipité du ciel où il planait par une courte prière de saint Pierre et mort de sa chute : « Ce fait incontestable témoigne de l’attention de la Providence à fournir aux hommes les moyens de découvrir l’erreur et de