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Page:Leo - Soeur Sainte-Rose.djvu/75

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crer encore des semaines à cette recherche.

— Voilà comment, dit-il, j’arrivais inquiet, irrité, et comment je fus si surpris et si heureux de trouver mes enfants entre les mains d’une personne…, si…, telle que Mlle Céline, enfin…

Ces épithètes qu’il n’osait dire, erraient sur ses lèvres et étincelaient dans ses yeux : M. Vallon riait, en regardant Céline ; celle-ci, rougissante, se penchait pour embrasser les enfants, et Annette avait un sourire capable et fin, qui disait beaucoup de choses.

Leur beau jour, c’était le dimanche, parce qu’ils allaient ensemble à la campagne, dans les bois, se promener, causer, jouer en toute liberté. Le papa et la maman, naturellement, suivaient les enfants, qui, selon l’usage des enfants, des papillons et des oiseaux, couraient en zigzag, de tous côtés, au caprice ou à l’aventure. M. et Mme Vallon, gens plus posés, restaient dans l’allée ou dans le chemin, laissant Julien et Céline se disputer la surveillance des bambins et se suivre pas à pas.

— Sais-tu que nous avons l’air de patronner des amoureux ? disait M. Vallon à sa femme.

— Et pourquoi pas ? répondait Annette en souriant.

Il est certain que cette communauté d’enfants, sans lien conjugal, devenait