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Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/197

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plus complet, mon journal de marche au lecteur. J’ai utilisé à cet effet quelques documents officiels et divers renseignements des chefs sous lesquels j’ai eu l’honneur de servir.

La superficie de la Chine est évaluée à 11 115 650 kilomètres carrés avec une population de quatre cents millions d’âmes environ, soit trente-deux habitants par kilomètre carré. Les produits les plus importants du pays sont la soie et le thé, à en juger d’après l’exportation qui s’élève annuellement à deux cent dix millions de francs pour la soie et à deux cents millions pour le thé. En 1898, la force de l’armée chinoise était de trois cent mille hommes, très dispersés ; et, comme les moyens de communication dans ce pays sont absolument primitifs, on estimait à plusieurs mois le temps nécessaire à sa mobilisation. La flotte se composait, dans la même année, de soixante-dix bâtiments. Jusqu’en 1900, la Chine dépensait pour son armée, la flotte comprise, quatre cent soixante millions par an. Jusqu’en 1900 également, elle s’est obstinément refusé à laisser pénétrer chez elle la civilisation et les idées européennes. Elle combattait en particulier la propagande catholique ou protestante des missionnaires européens et américains.

La campagne de 1900-1901 ne fut que la conséquence de sa haine implacable contre les Européens. Elle a elle-même provoqué cette guerre qui a coûté tant de sang, et n’a eu qu’un médiocre résultat.

La Chine ne possède pas plus que nos États d’Europe l’unité religieuse. Mais toutes ses religions sont à tendances spiritualistes. Les principales doctrines sont : celle de Confucius, célèbre philosophe qui vivait au sixième siècle avant l’ère chrétienne et dont le souvenir est entouré d’un immense prestige dans toute la Chine ; celle de Lao-Tsé qui est surtout pratiquée par la basse classe et qui admet la métempsycose ; enfin celle de Fô ou bouddhisme, dont la caractéristique est de faire considérer le monde matériel comme une illusion