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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/336

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— Mais la vérité, qu’est-ce que vous vouliez que je lui dise ! soupira Hippothadée… Ce que j’ai souffert pour vous, ma pauvre amie ! J’ai cru un moment qu’il allait vous soupçonner d’être d’accord avec moi dans cette affaire !

— Mais je n’aurais pas demandé mieux, croyez-le bien, Hippothadée ! Vous êtes trop délicat ! Vous n’avez pas osé m’avouer que vous aviez besoin d’argent.

— C’est cela même, Thélise !

— Mon Dieu ! « jusque quand » ferez-vous le cachottier avec moi ! Il faut avoir confiance. Cela arrive à tout le monde d’avoir besoin d’argent ! Je comprends tout, allez ! vous vous êtes dit : « Je ne veux rien demander à Thélise. Il ne faut pas qu’elle croie que je cherche à lui soutirer de l’argent ! Je ferai l’emprunt sur le collier, je lui en donnerai un autre moins beau tout pareil et je lui rendrai le vrai quand j’aurai de cet argent ! » Pas vrai, mon Hippothadée ?

— Tout à fait vrai, Thélise. Mais allez expliquer ça au « boïa » !

Ah oui ! savez-vous ce qu’il a fait ? Il a racheté le collier à mes frais. Il m’en fait retenir le prix sur mon compte mensuel, autant dire qu’il me ruine !

— Mais il vous l’a rendu, le collier ?

— Dame ! Il n’eût plus manqué que cela ! Il m’a demandé ce que j’allais en faire. Je lui ai répondu : « L’offrir à Mme Supia ! » Et le voilà ! il est à vous !

Sur quoi, le prince sortit le collier de sa poche, le donna à Thélise avec la même sim-