Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
103

viette aux reportages ! Tu vois que je n’ai pas perdu dé temps pour venir la rattraper… rends-moi la serviette !

— Je regrette que tu te sois dérangé pour elle, dit Rouletabille. Tu ne l’auras plus.

— Je n’aurai plus la serviette, moi !…

— Non !… tu ne l’auras plus !…

— Et qui est-ce qui l’aura, alors ?…

— Quelqu’un qui en est digne !… et ce n’est pas toi !.. Tu as cessé d’être mon secrétaire, La Candeur ! Tu as cessé d’être mon second ! Tu pourras dormir tout ton saoul !… partir, rester, retourner à Paris… faire tout ce que tu voudras !… ça m’est parfaitement égal ! Tenez, Vladimir, voilà ma serviette, je vous nomme mon kaïmakan !… mon khalifat !…

Et il lui donna la serviette, insigne de ses nouvelles fonctions. La Candeur poussa une sorte de rugissement, mais Vladimir se fit à l’instant plus grand sur ses étriers et La Candeur baissa la tête, effroyablement humilié…

On ne l’entendit plus.

Rouletabille se replongea dans ses amères réflexions jetant de temps à autre un coup d’œil sur Ivana qui se laissait aller au pas de sa bête sans plus faire attention au reporter que s’il n’existait pas.

C’était à la fois trop de mépris et trop d’injustice ! Rouletabille avait eu beau prendre la résolution de rester désormais indifférent à tout ce que pourrait faire cette fille bizarre et incompréhensible, il n’en