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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/108

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LES ÉTRANGES NOCES

était pas moins horriblement vexé de l’absolue indifférence avec laquelle elle le traitait…

Il sentait monter en lui une sourde colère contre l’ingrate et, comme il arrive souvent, ce ne fut point sur l’objet même de cette colère que celle-ci retomba…

Ses regards hostiles rencontrèrent par hasard La Candeur qui avait pris tranquillement son parti de faire le chemin à pied et qui, depuis quelques instants, faisait même ce chemin joyeusement, et en sifflotant, manifestation bien anodine contre la mercuriale de tout à l’heure.

Rouletabille se trouva tout de suite furieux de la bonne humeur de La Candeur. Il la trouva insultante, et il cherchait déjà l’occasion de lui dire quelque chose de désagréable, quand, soudain, il S’aperçut que La Candeur portait la serviette !…

— La Candeur !…

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?…

— Viens ici !…

— Qu’est-ce que tu veux ?

— Je te dis de venir ici !

La Candeur s’en vint auprès de Rouletabille en le regardant la bouche ouverte, avec de grands yeux naïfs :

— Qu’est-ce que j’ai encore fait de mal ?

— Pourrais-tu me dire ce que c’est que tu portes, là, sous ton bras ?

— Sous le bras ? Tu le vois bien, c’est la serviette !…