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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/123

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DE ROULETABILLE
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jambes par-dessus la monture qui, immédiatement, courba les reins.

— Ce n’est qu’un cheval ! fit-il avec un sourire que Rouletabille ne lui avait jamais vu, tant il était désabusé… Juge un peu, mon vieux, si c’était une comtesse !… Vois-tu, Rouletabille, les femmes, moi, je m’assieds dessus !…

Rouletabille pressa un peu le pas… Mais La Candeur le rejoignit en poussant sa bête pour laquelle il demanda grâce.

— Ne marche donc pas si vite !… Et laisse-moi te dire des choses pour ton bien !… Je sais que tu n’aimes pas les conseils et que, peut-être, en t’en donnant, et de tout cœur, j’encourrai ta colère… Mais tant pis, c’est mon amitié pour toi qui parle : cette femme fera ton malheur !…

Ce disant, il lui désignait Ivana qui chevauchait à quelques pas devant eux…

Rouletabille frissonna et voulut encore hâter sa marche…

— Écoute-moi donc ! reprit La Candeur. Laisse-moi te dire qu’elle ne t’aime pas… qu’elle ne t’a jamais aimé… et qu’elle ne t’aimera jamais… Vois-tu, quand on a fait pour une femme ce que tu as fait pour elle, eh bien ! on ne vous en récompense pas en vous montrant une figure pareille !… Ah ! mon petit !… Je ne suis pas bien malin, mais j’ai des yeux pour voir… Voilà une petite femme qui avait été enlevée par un Teur… Tu te lances à sa pour-