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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/188

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LES ÉTRANGES NOCES

s’était déjà enfui avec son trésor de notes sur la prise de Kirk-Kilissé et dit :

— Non, messieurs ! je n’ai rien envoyé de tout cela !… parce que tout cela est faux ! parce que tout cela n’est jamais arrivé… Gardez-vous donc bien de télégraphier un mot de toutes ces calembredaines qui rempliront au moins trois colonnes de la Nouvelle Presse sous la signature de Marko le Valaque. La vérité que je vous engage à télégraphier est celle-ci, que La Candeur va télégraphier lui-même à l’Époque : « Kirk-Kilissé a été occupée par les troupes bulgares sans coup férir. Les armées du général Radko Dimitrief n’ont trouvé âme qui vive dans la cité dont les Ottomans s’étaient enfuis en une incompréhensible panique dont il n’est peut-être pas d’exemple dans l’Histoire ! »

Stupéfaits d’abord, les correspondants comprirent que Rouletabille venait de se venger de Marko le Valaque ! Et comment ! Ils applaudirent à cette réplique de bonne guerre que le Valaque n’avait pas volée.

— Il est fini !… dirent-ils. Il sera désormais considéré comme un menteur et un bluffeur ! Il ne sera plus possible nulle part !… Aucun journal sérieux n’es voudra plus ! Nous en voilà débarrassés !…

— Et maintenant, nous autres, dit Rouletabille à La Candeur et à Vladimir, il va falloir travailler et ferme ! Y a-t-il encore une chambre libre ici ?

— Tu veux bien que je travaille encore avec toi ! s’écria La Candeur.