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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/207

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DE ROULETABILLE
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frappé au cœur, il n’avait été ni plus ni moins qu’un pauvre homme, comme tous les autres pauvres hommes qui ne sont plus bons à rien dès que la femme aimée semble se détourner d’eux !

La certitude d’être aimé allait-elle lui rendre sa lucidité, sa merveilleuse faculté de comprendre qui l’avait jadis illustré dans l’univers ?

Il le fallait.

Il rentra chez lui comme dans un rêve, commençant déjà à tâtonner plus logiquement dans cet imbroglio.

Il s’enferma dans sa chambre, se donnant deux heures pour résoudre le problème. Il resta là la tête dans les mains jusqu’à la nuit tombante.

Pendant ce temps, La Candeur rôdait et râlait autour de la maison. Un chien chassé à coups de botte ne promène point autour de la demeure du maître une douleur plus lamentable que celle de La Candeur renvoyé par Rouletabille.

Il avait suivi Rouletabille de loin lorsque celui-ci s’était rendu auprès du roi ; il l’avait suivi d’un peu plus près lorsqu’il était revenu à l’hôtel, mais sans toutefois manifester sa présence, se bornant à tendre vers lui un regard éperdu qui ne rencontra du reste que l’indifférence… Rouletabille ne l’avait même pas vu !…

Vladimir était descendu ensuite pour dîner. Il avait voulu entraîner La Candeur à la table d’hôte, mais La Candeur lui avait répondu en aboyant on ne sait quoi de désespéré.