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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/214

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LES ÉTRANGES NOCES

— Ce seigneur me dit :

« — Priski, veux-tu gagner quelque argent ?

« — Je voudrais en gagner beaucoup ! lui répondis-je.

« — Eh bien ! fit-il, je te donnerai telle somme tout de suite si tu te charges d’une commission que je vais te dire, et je t’en donnerai autant si la commission réussit. »

— Or, voyez le miracle ! monsieur Rouletabille, fit remarquer le moine, l’addition de ces deux sommes équivalait justement à celle dont j’avais besoin pour entrer au couvent ! Je vis là comme le doigt de la Providence et j’acceptai aussitôt la commission du seigneur Kasbeck… C’est là, monsieur, que je commence à être embarrassé…

— Remettez-vous… et passons sur l’histoire de la lettre que je connais, dit Rouletabille.

— Monsieur, je dois vous dire que j’ignorais ce qu’il y avait dans la lettre…

— Oui, mais tu savais qu’aussitôt cette lettre reçue, Mlle Vilitchkov devait me quitter…

— Je savais cela, monsieur, mais je n’en étais point sûr. La chose était si peu sûre que Mlle Vilitchkov, qui a reçu la lettre à Kirk-Kilissé, vous a suivi à Stara-Zagora…

— Tout cela ne me dit point ce que tu es venu faire ici, bandit !…

— Mon Dieu ! monsieur, je croyais m’être assez fait comprendre… Je suis venu parce que je désirais