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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/224

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LES ÉTRANGES NOCES

Maritza inférieure étant encore occupées par des forces turques qui, accourant de Macédoine en toute hâte, ne faisaient que passer, désireuses de traverser le sud de la Thrace au plus vite pour rejoindre au nord de Rodosto le gros de l’armée turque qui se reformait sur les lignes de Tchorlu, Lülé-Bourgas et Seraï.

Le départ des reporters avait été si précipité que Rouletabille n’avait pas eu le temps de demander des subsides à son journal ni de s’en procurer d’aucune sorte. Il avait mis son paquet de correspondance à la poste et en route !

Il comptait que ce bon M. Priski avait la bourse bien garnie et ne leur refuserait point de subvenir aux frais du voyage.

À Demotika, ils essayèrent de se procurer honnêtement des chevaux. Naturellement, ils ne trouvèrent pas une bête à vendre, ce qui fut heureux pour la bourse de M. Priski.

C’est dans ces tristes conditions que Rouletabille laissa Vladimir et Tondor que rien n’embarrassait, s’emparer de ce qu’on ne voulait point leur céder de bonne volonté. À l’ombre des ruines d’un vieux château, ils avaient découvert cinq magnifiques bêtes qui s’ébattaient paisiblement dans une cour déserte, cependant que, dans une autre cour, une petite troupe d’avant-garde bulgare, en attendant l’heure de la soupe, autour d’un chaudron, écoutait les airs plaintifs de la balalaïka.