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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/244

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LES ÉTRANGES NOCES

rait le dommage, et là, sur le dos d’une carte divisée au crayon en petites cases, comme nous avons fait à celle-ci, et ma montre-roulette en main, on organisait une petite partie. Il y avait des pneus qui me rapportaient cent francs, d’autres deux cents, d’autres qui me mettaient presque à sec, car il fallait bien perdre quelquefois. Mais finalement, arrivé à Paris, de pneu en pneu, j’étais arrivé à gagner de quoi m’acheter une automobile.

— Mes compliments.

— Vos comprendrez, monsieur, que cette montre, à laquelle se rattachent d’aussi précieux souvenirs…

— Oui, vous y tenez beaucoup… Et cet argent ? tout cet argent ? Il y a au moins mille francs là, dit Rouletabille en faisant glisser toutes les pièces dans ses poches… D’où vient-il ?… Je croyais, moi, que vous n’aviez plus le sou.

— Monsieur, dit Vladimir, qui pâlit devant le geste rafleur de Rouletabille, c’est les mille francs de M. Priski.

— Mais vous m’avez dit que vous les lui aviez refusés !

— Pardon, interrompit La Cardeur, c’est moi qui t’ai dit cela… Mais Vladimir, lui, les a acceptés.

— Je les ai acceptés, corrigea immédiatement Vladimir, mais j’ai refusé ensuite de faire la commission.

-_ Oui, vous êtes un honnête garçon. Je m’en suis déjà aperçu plusieurs fois, répliqua Rouletabille… Eh bien, mes enfants, maintenant soupons !