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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/245

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DE ROULETABILLE
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— Monsieur, dit Vladimir, qui était soudain tombé à la plus morne tristesse, monsieur, si je tiens à ma montre, je tiens aussi beaucoup à cet argent que je n’avais pas encore perdu.

— Avant de le perdre, dit Rouletabille en lui servant sa soupe, il faudrait l’avoir gagné. Cet argent n’est pas plus à vous qu’à moi, il est à M. Priski, puisque vous avez refusé de faire sa commission.

— C’est tout à l’honneur de Vladimir, apprécia La Candeur. Tu ne vas pas rendre cet argent à M. Priski, peut-être ?

— Non, non, rassure-toi… J’ai son emploi tout trouvé.

— Qu’est-ce que tu vas en faire ?

— Je vais vous dire cela tout à l’heure, au dessert.

Le souper fut assez triste, bien que Rouletabille se montrât de belle humeur, mais il n’arrivait point à dérider les deux partenaires,

— Écoutez ! finit par dire Rouletabille, je vais vous rendre cet argent !

— Ah ! ah ! éclatèrent les deux autres.

— Seulement, vous allez faire exactement ce que je vais vous dire…

— Compte sur nous…

— Cet argent, vous allez le jouer…

— Vive Rouletabille !…

— Et le perdre…

— Oh ! oh !… est-ce absolument nécessaire de je perdre ? firent-ils en se renfrognant.