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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/246

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LES ÉTRANGES NOCES

— Absolument nécessaire…

— Et contre qui allons-nous le perdre ?

— Tout à l’heure, vous allez débarrasser la table et la pousser sur le seuil de la porte, expliqua Rouletabille. Sur cette table vous installerez votre roulette en exprimant, tout haut, que l’on étouffe dans cette chambre et que vous sentez le besoin de prendre l’air… sur quoi vous vous mettrez à jouer d’abord entre vous… Jetez tout votre or, tout votre argent sur la table !… Il y a près de là des soldats qui jouent aux osselets, ils viendront vous voir jouer à la roulette ; aussitôt ils se mêleront au jeu ; vous les laisserez gagner !

— Tout notre argent ?

— Tout votre argent ! si vous leur gagniez le leur ils ne vous laisseraient pas partir, tandis que lorsqu’ils vous auront vidés, ils ne s’occuperont plus de vous, se disputeront ensemble votre mise, et nous, nous nous « carapaterons » !

— Compris ! dit La Candeur, qui ne tenait pas outre mesure à cet argent qu’il n’avait pas encore gagné à Vladimir.

— Oui, compris… mais c’est cher ! observa mélancoliquement Vladimir.

— Ça n’est pas trop cher si l’on songe à ce que nous ferons pendant qu’ils joueront, dit Rouletabille, car il ne s’agit pas seulement de nous sauver, mais encore de délivrer un pauvre prisonnier qui se trouve dans la chambre à côté.

— Ah ! ah ! fit La Candeur.