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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/302

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LES ÉTRANGES NOCES

L’eau cédait doucement à sa pression ; il se servait de son pic comme d’une canne ; dans l’eau ses semelles de plomb cessaient d’être des entraves à sa marche.

Dans sa sphère de cuivre, il respirait à l’aise et il avait calculé approximativement au poids du réservoir et à la pression de l’air qui s’en échappait qu’il pouvait bien compter sur deux heures au moins de bonne atmosphère, en mettant les choses au pis.

Si son cœur battait à grands coups sourds dans sa poitrine, ce n’était point malaise physique, mais allégresse morale, à l’idée qu’il allait enfin toucher au but auquel, depuis quarante-huit heures, il avait à peu près désespéré d’atteindre…

Soudain il ne vit plus les parois du corridor… Il ne vit plus que de l’eau… de l’eau… de tous côtés… Il était au centre de ce reflet glauque ; l’eau… et c’était tout…

Il marcha… il marcha encore… et puis s’arrêta… Il ne voyait toujours que de l’eau… Il commença de s’effrayer… Où était-il donc ?…

Il imagina que, sortant du corridor, il était entré dans une vaste salle dont il ne pouvait apercevoir les parois. Et pour rencontrer celles-ci, il modifia sa marche.

Il se dirigea vers sa x gauche, faisant ainsi, avec la ligne qu’il avait suivie jusqu’alors, un angle droit. Il fit dix pas… Il fit vingt pas. Toujours rien !… Cette salle souterraine devait être immense !