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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/316

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LES ÉTRANGES NOCES

se jeter en avant. Est-ce que Gaulow allait lui échapper ? Est-ce qu’il allait l’enfermer dans ce tombeau ?

Ce mouvement découvrit-il Rouletabille ?

Toujours est-il que l’homme cessa soudain de s’occuper de la porte, puis après quelques Instants d’immobilité, fit quelques pas au-devant de Rouletabille dans le corridor.

L’autre recula.

Mais Gaulow s’avança encore, levant sa pioche.

Rouletabille ne douta plus qu’il ne fût découvert et leva sa pioche à son tour.

Alors les deux hommes restèrent à nouveau immobiles, se fixant à travers la grosse lentille de leur casque, le pic levé.

Ils comprenaient que l’un des deux devait rester là, et qu’après avoir découvert un pareil secret, il y en avait un de trop sur la terre et sous les eaux !

L’homme, grand et fort, jugea que Rouletabille, petit, mince, d’apparence chétive sous son énorme casque, serait pour lui une facile proie.

Il s’avança aussi vite que le lui permettait le vêtement dans lequel il se mouvait.

Rouletabille, lui, recula encore. Il voulait user de ruse et pensait qu’il avait tout à gagner à sortir du cercle de lumière.

Il s’enfuit, si tant est qu’on puisse appeler fuite cette reculade difficile dans cette eau qui ne lui avait jamais paru si lourde à remuer. Et il laissa glisser sa pioche comme si elle lui échappait par mégarde.