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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/317

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DE ROULETABILLE
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L’autre s’en fut aussitôt à cette arme et la ramassa heureux sans doute d’un événement qui diminuait son adversaire.

Pendant ce temps, profitant de ce que Gaulow se baissait pour ramasser son pic, Rouletabille s’affalait, s’allongeait contre la muraille, sur le sol.

Gaulow continua son chemin, le cherchant.

Quand Gaulow passa devant lui, Rouletabille se leva tout doucement et comme l’homme, arrêté, se demandait où il était passé, il se jeta, par derrière, sur lui ; et lui arracha, des deux mains, les deux tuyaux d’inspiration et d’expiration !…

D’abord, sous la ruée, l’homme chancela et puis retrouva son aplomb, et tout à coup porta la main à son casque. Alors Rouletabille assista à quelque chose d’horrible, à l’étouffement de ce grand corps qui faisait des gestes désordonnés pour se soulager du poids formidable qui pesait sur ses épaules… et qui se débattait contre l’étreinte fatale de l’élément.

Il tendit une dernière fois les mains vers Rouletabille et soudain s’écroula, roula par terre, porta les mains à Sa poitrine, eut quelques sursauts et puis resta allongé.

Il était mort.

Par un miracle, la lanterne électrique qu’il avait à sa ceinture ne s’était point brisée. Rouletabille alla la lui prendre et, armé de cette lueur propice, il ramassa le sac aux joyaux, puis, tout de suite, s’en fut la porte, ne s’attardant point à contempler sa victime.