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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/349

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XXVIII

OÙ LA CANDEUR TROUVE QUE LA TERRE EST PETITE



Le diner fut des plus gais. Rouletabille très amoureux, se montrait cependant assez mélancolique, jetant de temps à autre un regard sur Ivana qui, elle, regardait l’heure sans en avoir l’air à la grande pendule de la cheminée… Quand leurs yeux se rencontraient, ils se souriaient doucement, ils se comprenaient : quel bonheur d’être seuls tout à l’heure !… dans cette auto qui les emporterait loin de tous et de tout, loin de ces souvenirs encore trop brûlants que La Candeur avec sa bonne humeur un peu rude, évoquait bravement, ne pouvant s’imaginer qu’il faisait souffrir ses amis quand il prononçait les noms de Gaulow, d’Athanase… Cependant, La Candeur et Vladimir ne s’arrêtaient pas. Ils se renvoyaient les histoires d’un bout à l’autre de la table… Te rappelles-tu ?… Te souviens-tu ?… Et dans le donjon ?.. Et quand nous n’avions plus rien à man-