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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/350

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LES ÉTRANGES NOCES

ger ?… Quand ce pauvre Modeste a imaginé de faire une salade aux capucines !…

— On avait tellement faim, s’écriait La Candeur, qu’on aurait bouffé l’escalier, sous prétexte qu’il était en colimaçon !…

Enfin le repas se termina. Il y eut quelques speeches et l’on passa dans un autre salon où l’on devait servir le café et les liqueurs. Rouletabille avait rejoint Ivana.

— Encore un peu de patience, lui disait-il, et dans dix minutes je te jure que nous filons à l’anglaise. Je vais voir si l’auto est là.

Il la quitta et, faisant un signe à La Candeur, se glissa dans le vestibule. Ils n’avaient pas fait deux pas qu’ils se heurtaient à un personnage dont la vue leur fit pousser une sourde exclamation.

— Là, devant eux, se courbant en une attitude des. plus correctes, dans son habit de suisse d’hôtel et la casquette à la main, ils reconnurent M. Priski !

Tous deux restèrent comme médusés par cette étrange apparition.

Que faisait M. Priski dans cet hôtel de Bellevue ? Par quel hasard, à peine croyable, l’ancien majordome de la Karakoulé se trouvait-il si à point pour saluer Rouletabille en un jour comme celui-ci ?

La présence de M. Priski leur rappelait à tous deux des heures si difficiles qu’ils ne pouvaient le considérer sans une émotion qui touchait de bien près à l’angoisse, sans compter que chaque fois que M. Priski