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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/351

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DE ROULETABILLE
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leur était apparu, l’événement ne leur avait pas porté bonheur. Il était comme l’envoyé du destin, comme un lugubre messager, en dépit de ses bonnes paroles et de son sourire éternel, annonciateur de catastrophes.

Rouletabille était devenu tout pâle et ce fut La Candeur qui retrouva le premier son sang-froid pour demander à M. Priski ce qu’il faisait là et ce qu’il leur voulait.

— Ce que je veux ? répondit M. Priski, avec sa mine la plus gracieuse, ce que je veux ? mais vous présenter mes hommages et mes souhaits de bonheur, mon cher monsieur Rouletabille ! Et croyez bien que je regrette de n’avoir pu aller à la cérémonie ce matin, mais le patron m’avait envoyé en course dans les environs : je ne fais que rentrer et je constate que j’ai bien fait de me hâter puisque vous voilà sur votre départ ! L’auto est là, monsieur Rouletabille… Le chauffeur fait son plein d’essence et m’a dit qu’il serait prêt dans dix minutes…

— Pardon ! fit entendre Rouletabille d’une voix encore troublée, pardon, monsieur Priski, mais vous n’êtes donc plus moine au mont Athos ?

— Hélas ! hélas ! je ne l’ai jamais été, oui, c’est un bonheur qui m’a été refusé. Et je vous avouerai que je n’ai guère été heureux depuis que vous m’avez quitté si brusquement à Dédéagatch…

D’abord je ne retrouvai point mon cheval et comme on refusait de me laisser monter en chemin de fer,