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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/39

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DE ROULETABILLE
35

Mont-de-Piété, mon premier soin a été de renvoyer à la princesse sa « reconnaissance ! »

— Ah ! ah ! vous lui avez renvoyé sa « reconnaissance »… répéta Rouletabille, stupide devant un si prodigieux toupet…

— Oui, monsieur, c’est comme je vous le dis ! Je lui ai renvoyé sa « reconnaissance », et ainsi elle pourra retirer son manteau quand elle le voudra !

— Oui-da ! j’espère que la bonne dame vous sera reconnaissante d’une aussi délicate attention !…

— Elle n’y manquera point, monsieur, je la connais…

— Et qu’elle vous remerciera d’avoir pensé à un aussi infime détail…

— Monsieur, entre nous, je lui devais bien ça !…

— Mais vous lui devez aussi les 43 000 francs !

— Qui est-ce qui le nie ? monsieur. En même temps que je lui faisais parvenir sa « reconnaissance », qu’elle pourra montrer à ses amis, ce qui lui sera, comme elle le désirait, un motif de triomphe, je la prévenais que, partant le soir même, je n’avais pas le temps de passer chez elle, mais que je lui rapporterais cet argent dès mon retour à Sofia !

— Brigand ! Vous avez usé de cet argent comme s’il vous appartenait !

— Eh ! monsieur, la première chose que j’ai faite a été, à cause de mon bon cœur, de prêter quinze cents levas à La Candeur puis d’en distraire quinze cents pour moi, ce qui nous a permis à tous deux de nous présenter devant vous avec un équipement convenable.