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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/83

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DE ROULETABILLE
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Soudain, ils entendirent des coups de feu, un bruit de bataille… et, à l’issue d’un étroit défilé, les reporters, Rouletabille en tête, aperçurent des flammes au-dessus d’un village. Rouletabille courait, courait ; Îles autres suivirent… et tous trois retrouvèrent à l’entrée du village Ivana qui semblait les attendre…

Elle leur ordonna de descendre de cheval et les fit pénétrer hâtivement dans une maison dont la façade devait donner sur la place centrale, ou qui, en tout cas, n’en était pas éloignée. Ils traversèrent, derrière elle, plusieurs pièces, en courant, trouvèrent un escalier, s’y engagèrent et furent bientôt sur une terrasse contre les garde-fous de laquelle ils s’écrasèrent pour ne pas être atteints par les balles qui pleuvaient sur la place, du haut de la mosquée. De là, aplatis comme ils l’étaient, ils ne pouvaient être vus mais étaient placés au premier rang pour voir. Ils ne virent d’abord que ceci : Athanase aux prises avec Gaulow !… cependant qu’autour d’eux Bulgares, et bachi-bouzouks se livraient un combat acharné.

Disons tout de suite que l’attitude de la jeune file, en cette occasion, comme en beaucoup d’autres, parut de plus en plus louche à Rouletabille. Elle savait qu’Athanase était aux prises avec Gaulow et la farouche guerrière, l’ardente patriote qu’elle était consentait tout à coup à n’être que spectatrice du combat ! Elle n’allait pas aider Khetew !… Et elle attendait les jeunes gens à l’entrée du village pour leur faire suivre un chemin d’où ils pourraient voir le combat,