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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/240

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regardait et que tout les yeux étaient fixés sur Durin. Il était vraiment curieux à contempler. Sa face qui, déjà, ne respirait guère l’intelligence et dont la niaiserie s’était accompagnée d’un désespoir larmoyant, quand on lui avait dit de se lever et qu’il avait aperçu sir Archibald, sa face manifesta une si parfaite imbécillité qu’il obtint, du premier coup, un beau fou rire.

Il ne protestait pas ! Il ne comprenait pas ! Du reste, il avait tout le public avec lui qui se pâmait à l’idée que ce pauvre garçon était accusé d’être Mister Flow, le célèbre, l’inouï, l’incomparable Mister Flow ! C’était aussi le sentiment du tribunal et les juges eux-mêmes ne purent tenir leur sérieux.

Ayant repris un peu de souffle, je dis, sans me lever (j’en eusse été incapable), et laissant retomber mes bras, comme si une pareille énormité les avait rompus :

— C’est une mauvaise plaisanterie !

Le président interpella le témoin avec une indulgence apitoyée.

— D’où arrivez-vous donc, monsieur, pour nous faire une déposition sensationnelle ? Vous êtes ici le seul à ignorer que, pendant que Durin était sous les verrous, le Mister Flow en question s’est signalé à Deauville, Biarritz, Rouen et, dernièrement à Paris par quelques méfaits assez retentissants. Enfin, il semble avoir bien occupé ses vacances !…

Le substitut qui se faisait, lui aussi, une pinte de bon sang, prononça :