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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/50

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— Et la valise ? insistai-je…

— Eh bien, my dear, la valise !… je la garde, c’est entendu… puisque mon mari, quoique j’aie pu lui dire, s’obstine à vouloir reprendre ce domestique qui lui a écrit des lettres d’un grand et tout à fait faux désespoir, et qui lui jouera encore quelque méchant tour avant qu’il soit longtemps, je jure…

— Milady, déclarai-je, s’il ne dépend que de moi, il s’en séparera. J’ai été trompé, moi aussi, et je ne regretterai jamais assez…

My dear Lawrence, nous dînons ensemble, ce soir. Le baronnet vous invite. Yes, he does. Il est en Écosse, mais il nous a laissé sa table aux Ambassadeurs… Où êtes-vous descendu ? Here ? Au Normandy, peut-être ?…

— Excusez-moi, Milady… mais je dois reprendre le train, ce soir.

That’s impossible !… Alors, vous n’êtes venu que pour Achille ?

Cette fois, elle ne rit plus. Elle paraît furieuse, singulièrement… et voilà qu’elle parle ! qu’elle parle !… Que dit-elle ?… Ma foi, je n’en sais trop rien ! Étonnement ? Colère ? Dépit ? Inquiétude ? Indignation ? Rancune ? Soupçon de voir son indigne secret lui échapper ? Honte d’une aussi grossière turpitude pénétrée par un ami du baronnet ? C’est peut-être cela et autre chose, mais elle exprime cela en tant de langues diverses et qui me sont inconnues, dans un tel mélange d’idiomes, dans un si fulgurant sabir, que je n’y comprends goutte.