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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/174

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LES SÉRAILS DE LONDRES

gentilhomme ; elle lui apprit qu’il étoit un homme très riche et très généreux avec les femmes. Cette information la satisfit beaucoup et chassa la mélancolie à laquelle elle se livroit depuis quelques jours, et qui étoit occasionnée par l’avenir malheureux de sa situation qui s’offroit perpétuellement à son imagination, et par l’observation de cette dame, qui lui répétoit sans cesse qu’il étoit temps pour elle de penser à chercher un autre logement.

Le lendemain, les deux gentilhommes vinrent rendre une visite à Nelly, et l’engagèrent d’être de la partie qu’ils venoient de former avec son aimable voisine ; rien ne pouvoit lui donner plus de satisfaction, d’autant qu’il étoit question d’aller le soir au Vauxhall ; elle s’habilla donc et on partit. Dans le cours d’un tête à tête que Nelly eut avec son admirateur, il lui dit :

Qu’il se flattoit de n’être point coupable envers elle d’aucun tort, en ayant pris la liberté d’arrêter aujourd’hui, pour elle, un logement dans le quartier le plus aéré de la ville, et qu’il la supplioit de vouloir bien en prendre demain possession.

À ce coup inattendu, Nelly fut frappée d’étonnement, et promit, sans hésitation, de s’y rendre. Cette démarche une fois prise, elle avoit pour ainsi dire ratifié tous les préliminaires des souhaits amoureux de son adorateur.