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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/175

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LES SÉRAILS DE LONDRES

La nuit se passa avec beaucoup de gaieté. Le vin de Champagne fut distribué avec profusion ; les esprits de Nelly étoient animés au-delà de l’expression : cette scène agréable dura jusqu’à trois heures passées du matin ; alors, comme il fut reconnu que les dames ne pouvoient plus rentrer chez elles, et que la matinée étoit une des plus agréables que l’on eût vu, on prononça, d’un général accord, que dormir seroit pécher ; on résolut donc d’aller à Windsor : on fit venir deux chaises de poste. Nelly tomba nécessairement au lot de M. D...n, comme son associé, et il ne manqua pas, pendant la route, de cultiver avec elle une connoissance plus intime ; en un mot, tout avoit répondu à ses souhaits, hors la finale du roman ; une retraite convenable sembloit manquer pour compléter le bonheur de M. D...n.

On n’eut pas plutôt mis pied à terre à Windsor et ordonné le déjeûner, que M. D...n, qui connoissoit parfaitement l’endroit, conduisit son amoureuse dans un agréable cabinet de verdure à l’extrémité du jardin, qui paroissoit consacré à l’amour et au bonheur.

Nous les y laisserons pendant quelques temps occupés de leurs dévotions à la déesse de Cypris, qui, des deux côtés, furent très ferventes. Le déjeûner ayant été annoncé, ils revinrent ; les rougeurs de Nelly indiquèrent trop clairement le