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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/296

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LES SÉRAILS DE LONDRES

nom) rencontra un jour Madame W...ms dans Smithfield ; s’apercevant qu’elle étoit une jeune fille de campagne, belle, fraîche, et d’une figure tout-à-fait agréable, il pensa qu’elle conviendroit beaucoup à son maître par la délicatesse et la gentillesse de sa personne ; il l’accosta donc en conséquence, et, trouvant qu’elle étoit venue à Londres pour se placer, il lui dit qu’il pouvoit la recommander à une des meilleures maisons du monde, et que, si elle vouloit venir avec lui dans la première auberge, il lui en donneroit l’adresse. L’innocente fille, voyant un homme d’un âge mûr et d’une apparence honnête et bien couvert, que tout en lui correspondoit à la notion d’un gentilhomme, n’hésita point à le suivre et à partager une pinte de vin. F... avant que la bouteille fût vide, apprit qu’elle étoit arrivée ce jour même à la ville, et qu’elle n’étoit pas encore pourvue d’un logement. Cette découverte lui parut très-favorable à son dessein, il en profita donc pour lui dire que le meilleur conseil qu’il pouvoit lui donner, étoit de se rendre avec lui dans l’auberge voisine, où il avoit sa voiture, et qu’il la conduiroit lui-même dans Hachney où logeoit la personne chez qui il vouloit la placer ; Madame W...ms, grandement satisfaite (comme tout sembloit le prouver) de se voir si bien pourvue, accepta, avec joie, l’offre de F... : ils se rendirent à l’auberge, ils montèrent