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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/399

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LES SÉRAILS DE LONDRES

nouvelle, le parrain et la filleule se regardèrent d’un œil de satisfaction, ce qui la confirma dans ses soupçons. Madame Butler s’en alla donc de bon matin comme elle l’avoit annoncé la veille ; elle se plaça en sentinelle dans un café peu éloigné de sa maison, d’où elle pouvoit tout épier : elle vit bientôt Monsieur James qui, d’un air joyeux, se rendoit chez elle ; elle suivit peu de minutes après ses pas ; elle ouvrit doucement sa porte ; entra brusquement dans la chambre de sa fille où elle la trouva en grands pour-parlers avec son parrain, car nos gens conversoient dans ce moment avec tant de chaleur qu’ils n’avoient pas entendu rentrer cette dame. À cette vue, Madame Butler se jeta avec rage sur sa fille ; elle l’accabla de malédictions ; elle la traîna par les cheveux, et la chassa inhumainement de chez elle. Monsieur James voulut prendre sa défense, mais inutilement. Miss Butler, toute éplorée, alloit sans savoir où se réfugier, lorsqu’elle rencontra Madame Walp..e qui, émerveillée de sa beauté, lui demanda le sujet de son chagrin, la consola et l’amena chez Miss Fa..kl..d.

Miss Roberts, âgé de vingt-deux ans, est de la figure la plus intéressante ; elle perdit ses père et mère dès l’âge le plus tendre ; elle fut élevée sous la tutelle de son oncle qui, ayant dissipé toute sa fortune au jeu, sacrifia la sienne de la même