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Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/32

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DISCOURS DE M. GUSTAVE ROUANET

député de la seine


Citoyennes et citoyens,


Lorsque le Comité de Défense et de Protection des Indigènes m’a demandé d’assister à cette réunion, je l’ai prévenu que je ne pourrais que vous apporter un témoignage très court, retenu que je suis le soir par des devoirs professionnels qui sont encore accrus en ce moment du fait de l’absence d’un certain nombre de nos collaborateurs. Je ne veux donc que vous féliciter et nous féliciter de la réunion de ce soir, qui marque que certains silences systématiques ne pourraient se prolonger bien longtemps. En effet, depuis tantôt un mois et demi, des révélations subites se sont tues spontanément, des promesses de critiques, de justice poursuivies par certaines feuilles, par certains organes ont été soudain oubliées le lendemain du jour même où on les avait faites. Eh bien ! malgré ce silence, dont nous connaissons les causes, les raisons, les origines, les intérêts…

Une voix. — Le silence est d’or !

M. Gustave Rouanet. — … malgré ce silence, l’écho des douloureux témoignages venus de la terre d’épouvante qu’est la terre du Congo, comme la terre d’Asie, comme la terre d’Océanie, cet écho est venu jusqu’à vous tous ce soir.

Le Comité de Défense et de Protection des Indigènes, dont je n’ai pas à vous rappeler l’œuvre grande et généreuse et désintéressée, les Ligues de la Paix, représentées ici par notre vénéré président, M. Frédéric Passy, l’homme de la justice internationale, de la justice entre les peuples et de la justice entre les hommes (Applaudissements) ; la Ligue des Droits de l’Homme, représentée par son dévoué secrétaire général, Mathias Morhardt, la Ligue des Droits de l’Homme, qui professe qu’il n’y a pas de races inférieures et de races supérieures (Vifs applaudisse-