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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/58

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tribuns, jusqu’au côté de l’emplacement total. Les hastaires étaient adossés aux princes, ainsi que les triaires à la cavalerie ; et comme ces trois espèces d’armes formaient chacune dix manipules, les lignes de tentes et les rues étaient de longueur égale. Dans chaque manipule, les centurions occupaient les deux premières tentes, l’une à droite, l’autre à gauche.

Les tentes de la cavalerie alliée se plaçaient à cinquante pieds de celles des hastaires, et formaient une ligne parallèle aux précédentes. Elles étaient adossées à la cavalerie, et tournées vers le retranchement.

Par cette disposition, il y avait cinq rues dirigées de l’arrière au front du camp. On en formait une sixième transversale, en laissant un espace de cinquante pieds entre la cinquième et la sixième turme, ainsi qu’entre le cinquième et le sixième manipule. Cette rue, qui traversait tout le camp par son milieu, parallèlement à la ligne formée par les tentes des tribuns, était nommée quintane, parce que les cinquièmes turmes et les cinquièmes manipules étaient de flanc sur cette rue. On appelait principale la rue qui allait du front à l’arrière du camp, et semblait le partager en deux parties.

Dans le terrain placé à droite et à gauche du prétoire, on mettait d’un côté le marché, de l’autre le questeur et sa suite.

En arrière de la dernière tente des tribuns, à droite et à gauche, l’élite des cavaliers extraordinaires, et quelques-uns des volontaires qui suivaient le consul par attachement, formaient une ligne repliée le long de la face latérale du camp. Les tentes des uns se tournaient vers le questeur ; celles des autres, vers le marché. Les fantassins destinés au même service que ces cavaliers leur étaient adossés, de sorte que l’entrée de leur tente regardait le retranchement.

De l’autre côté du marché, du prétoire, et des tentes du questeur, on laissait une rue large de cent pieds, parallèle aux tentes des tribuns, et qui avait la même étendue que le camp. C’était le long de cette rue qu’étaient campés les extraordinaires. Au milieu de cet emplacement, et vis-à-vis la tente du général, on mesurait un passage large de cinquante pieds, perpendiculaire à la grande rue, et qui conduisait au retranchement. Les tentes de l’infanterie extraordinaire, adossées à la cavalerie, étaient tournées vers la face antérieure du camp. L’espace vide qui restait de part et d’autre le long des deux faces latérales, entre les extraordinaires et leur corps d’élite, servait à placer les troupes étrangères, et celles des alliés qui se joignaient à l’armée pendant la campagne.

Ainsi la forme du camp romain était quadrangulaire, et à peu près équilatérale. La disposition de ses rues et toutes ses autres parties, lui donnaient l’apparence d’une ville. La distance de deux cents pieds qu’on laissait sur les quatre faces, entre les tentes et les retranchemens, garantissait les troupes des armes de jet pendant les attaques de nuit, et procuraient encore l’avantage de rendre facile l’entrée et la sortie du camp. Cet espace servait aussi à placer le butin, le bétail, et les équipages, quand les troupes alliées, plus nombreuses que de coutume, occupaient les environs du prétoire, et que l’on transportait au lieu le plus convenable le questeur et le marché.

Les quarante manipules de vélites campaient le long du retranchement, les Romains aux deux côtés extrêmes,