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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/900

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POLYBE, LIV. XXIII.

faire cette dernière guerre contre Rome, avait préparé tous ses moyens, et qu’après sa mort, Persée exécuta les plans de son père. Si cela est vrai, et l’on n’en peut douter, les préparatifs ne peuvent être plus récens que le trépas de celui qui avait conçu le projet de conduire cette guerre. Les autres écrivains tombent cependant tous dans cette absurde supposition, puisqu’ils rejettent la cause de la guerre sur des événemens postérieurs à la mort de Philippe. (Angelo Mai et Jacobus Geel, ubi suprà.)




FRAGMENS
DU

LIVRE VINGT-TROISIÈME.


I.


Les Achéens se brouillent avec les Romains. — Ambassades mutuelles de Ptolémée aux Achéens, et des Achéens à Ptolémée.


Les Lacédémoniens, irrités du meurtre qui s’était fait à Compasium de plusieurs de leurs citoyens, et croyant que par cette action Philopœmen avait bravé la puissance et insulté la majesté de la république romaine, envoyèrent à Rome des ambassadeurs pour se plaindre de ce préteur et de son gouvernement. Marcus Lépidus, qui était alors consul, et qui fut depuis grand prêtre, écrivit par ces ambassadeurs aux Achéens, et leur fit des plaintes sur la conduite qu’ils avaient tenue à l’égard des Lacédémoniens : Philopœmen avait en même temps député à Rome Nicodème d’Élée. Ce fut aussi dans ce temps-là que l’Athénien Démétrius vint en Achaïe de la part de Ptolémée, pour renouveler l’alliance que ce prince avait autrefois faite avec les Achéens. Ceux-ci se firent un grand plaisir de la renouveler, et députèrent au roi Lycortas, mon père, Théodoridas et Rothisèle, tous deux Sicyoniens, pour prêter serment entre ses mains et recevoir le sien. C’est ici que vient se placer un événement qui paraîtra peut-être étranger à mon sujet, mais qui cependant est digne d’être raconté. L’alliance renouvelée, Philopœmen ayant reçu un ambassadeur de Ptolémée, et l’ayant fait manger à sa table, la conversation tomba sur ce prince. Dans l’éloge qu’en fit l’ambassadeur, il s’étendit beaucoup sur la dextérité et la hardiesse qu’il faisait paraître à la chasse, sur l’adresse avec laquelle il maniait un cheval, sur la vigueur et la force avec lesquelles il se servait de ses armes ; et pour faire voir combien ce qu’il disait était vrai, il dit que ce roi, de dessus son cheval, avait, en chassant, tué un taureau d’un seul coup de javelot. (Ambassades.) Dom Thuillier.


Les Béotiens indisposent peu à peu contre eux les Romains et les Achéens.


Depuis la paix faite avec Antiochus, les esprits inquiets perdirent toute es-