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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/111

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connut le cadavre de son père parmi ceux des gardes nationaux qui avaient été transportés sous les voûtes de l’Arc de Triomphe de Saint-Denis.

Le soir, 24, vers huit heures, la ligne de l’armée versaillaise s’étendait de la Butte aux Cailles à la Chapelle, en passant par la gare de Strasbourg, la porte Saint-Martin, l’église Notre-Dame, la Halle aux vins. Les fédérés ne possédaient plus que les XIe, XIIe, XIXe et XXe arrondissements, et une partie seulement des IVe, IIIe et Xe. L’armée figurait une sorte d’éventail dont le point fixe était le Pont-au-Change, le bord droit la Seine, celui de gauche la rue du faubourg Saint-Martin et la rue de Flandre, le demi-cercle, les fortifications. — L’éventail allait se fermer désormais jusqu’à ce que ses deux bords, repliés l’un contre l’autre, vinssent écraser Belleville, qui occupait à peu près le milieu.

Cependant, le sang coulait dans les ruisseaux de Paris. Dans le quartier du Luxembourg, on fusillait, disent les journaux versaillais, « nombre de femmes et d’enfants, accusés d’avoir tiré sur les soldats. » L’armée avait pris les mœurs sauvages des bandes espagnoles. Tout ce qui résistait était tué, quel que fût le