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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/257

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par M. Locke.

ment assemblé, et y pourvoir lui-même. Et, certainement, il y a plusieurs cas auxquels les législateurs ne sauroient pourvoir en aucune manière ; et ces cas-là doivent nécessairement être laissés à la discrétion de celui qui a le pouvoir exécutif entre les mains, pour être règlés par lui, selon que le bien public et l’avantage de la société le demandera. Cela fait que les loix mêmes, doivent, en certains cas, céder au pouvoir exécutif, ou plutôt à la loi fondamentale de la nature et du gouvernement, qui est, qu’autant qu’il est possible, tous les membres de la société doivent être conservés. En effet, plusieurs accidens peuvent arriver, dans lesquels une observation rigide et étroite des loix, est capable de causer bien du préjudice, comme de ne pas abattre la maison d’un homme de bien pour arrêter le ravage d’un incendie ; et un homme, en s’attachant scrupuleusement aux loix, qui ne font point distinction des personnes, peut faire une action qui mérite une récompense, et qui, en même-tems, ait besoin de pardon. C’est pourquoi, celui qui tient les rênes du gouvernement, doit avoir, en divers cas, le pouvoir d’adoucir la sévérité des loix, et de pardonner quelques crimes, vu que la fin