Aller au contenu

Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
de M. Locke.


CHAPITRE III.

De l’Esclavage.


Ier. La liberté naturelle de l’homme, consiste à ne reconnoître aucun pouvoir souverain sur la terre, et de n’être point assujéti à la volonté ou à l’autorité législative de qui que ce soit ; mais de suivre seulement les loix de la nature. La liberté, dans la société civile, consiste à n’être soumis à aucun pouvoir législatif, qu’à celui qui a été établi, par le consentement de la communauté, ni à aucun autre empire qu’à celui qu’on y reconnoît, ou à d’autres loix qu’à celles que ce même pouvoir législatif peut faire, conformément au droit qui lui en a été communiqué. La liberté donc n’est point ce que le Chevalier Filmer nous marque, O. A. 55. Une liberté, par laquelle chacun fait ce qu’il veut, vit comme il lui plaît, et n’est lié par aucune loi[1].

  1. C’est-là plutôt la définition du libertinage et de la licence. La liberté a des bornes, et c’est la saine raison, que le Créateur a donnée à tous les hommes, qui les lui prescrit. Chacun en porte les loix tracées dans son cœur, du doigt même de la Divinité.